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Juillet - Août 2016

Trésors Cubains

C'est dur de s'endormir en plein jour, au-dessus de l'océan. Davantage encore lorsque l'on prend conscience que l'on remonte le temps. Les minutes défilent au fur et à mesure des kilomètres parcourus cerné par le bleu et pourtant jamais le soleil ne plonge. Il reste là, à briller ,comme si il était midi. Encore et encore. 


Je suis à nouveau une enfant. Excitée, survoltée. A l'idée de faire des milliers de kilomètres pour rejoindre une île. Il y en a eu d'autres mais la mer des caraïbes reste un endroit aussi mythiques que mystérieux. Et fouler une terre enfermé dans un écrin communiste, à l'abri du monde révèle du voyeurisme. Il paraît que le temps est comme figé la bas ; un peu comme cette traversée qui semble s'éterniser. Sachant pertinemment qu'une fois le pied posé sur cette terre insulaire, tout ira plus vite. Beaucoup plus vite. Et puis, le retour est toujours plus long que l'aller. Alors avant de laisser mon esprit voyeur et vagabond m'emporter, je ferme les yeux et plonge dans l'océan aux côtés de Christophe Colomb...

SANTIAGO

Improbable. De la couleur, du bruit, de la chaleur. Toutes ces différences nous sautent aux yeux. Nous cherchons les ressemblances qui se cachent au coin des rues, dans la signalisation... mais même sur la route il y a tellement d'écart. Il n'y a qu'ici pour voir une vache traversée « l'autopista ». Pourtant, même tard le soir, on se sent en sécurité, on se balade dans les quartiers, dans des rues numérotées, aux façades décrépies ou vives de couleurs. Les cubains quant à eux se balancent sur leur perron. Tout le monde cherche un peu de fraîcheur.

BARACOA

Terre découverte par Christophe Colomb, ici les indiens hantent les lieux. Des statues sont érigés en leur honneur. A l'image des cubains, les fantômes de l'île se sont battus contre les envahisseurs. Les plages de Baracoa ne s'affichent pas sur carte postale, pour trouver du sable blanc, il vous faudra marcher un peu. La plage blanche se cache à l'abri des regards, et seuls les plus courageux oseront traverser le pont suspendu du village de pêcheurs... 

CAYO SAETIA

Véritable écrin naturel, qui permet la préservation de nombreuses espèces. On s'étonne de croiser des iguanes à chaque coin de route, sur la plage. Le site propose des safaris... et de nombreux trophées de chasse ornent la salle du restaurant principal. Pourtant, lorsque l'on regarde de plus près, l'idée que cette réserve naturelle ne soit qu'une simple réserve de chasse pour les grands de Cuba n'est pas à exclure. Seul bémol, le cadre idyllique est masqué par un acceuil froid. Après quelques recherche, je vous conseille El Parque Nacional de la Peninsula de Gunanahacabibes, vous pourrez y admirer de nombreuses espèces.

GIBARA

8 jours, et déjà 1 tiers de cette île survolé... Les kilomètres de piste avalés, les visages, même si marquants, s'effacent déjà dans la poussière. Pourtant certains resteront... Florentina et son époux nous on permis de découvrir leur patio, puis leur maison et enfin quelques instants de leur vie. "Enseignar" ou plutôt partager le nom des plantes, le ventilateur de 1902, le Che et l'amour qu'ils lui portent tous. Un amour inconditionnel comme celui qui les a unis dans les moments difficiles durant leurs 71 ans de mariage. Une mamie bavarde mais très attachante... et sa maison surprenante. Des maisons et autant de couleurs que la palette d'un peintre. Des colonnes, et devant, trônant fièrement sur le trottoir des voitures rutilantes. Nettoyées tous les soirs avec soin et minutie... Entre les éclats de voix d'une partie de dominos et le rire des enfants.

CAMAGUEY

La chaleur de CAMAGUEY invite à la paresse des Caraïbes. Flaner dans les rues sous le soleil de feu, devient vite une épreuve. Et croiser les "bomberos", avec leur camion rouge, fait sourire. Les stades sont déserts tout autant que les rues, les cubains sont en vacances... 

SANCTI SPIRITUS

Passage éclair dans une ville aux couleurs sublimes et aux personnages et cloches de bronze. Une seule adresse, le paladar "Taberna Yayabo".

TRINIDAD

Dès votre arrivée à TRINIDAD, vous sentirez le tourisme et le changement des mentalités. Ce qui n'enlève rien aux charmes de ce village. Ici, comme à BARACOA, les collines et leurs cascades (El Parque de Topes de Collante) surplombent la péninsule d'Ancon et ses magnifiques plages. Parce que certains disent "qu'une image vaut mille mots", je vous laisse admirer. Pour les bonnes adresses contactez moi, ou ouvrez ceci.

PLAYA LARGA

Nous avons plongés dans l'eau turquoise, foulé le sable ivoire, frôlé le corail vif et caressé des poissons multicolores... nous avons mangé face au miroir étincelant, des poissons écaillés et préparés devant nos yeux gourmands. Puis nous avons quittés les petits ports de pêche et la baie des cochons pour le Malecon de La Havane.

LA HAVANE

Tout n'est que couleur, démesure, et surréalisme. A chaque coin de rue se découvre un personnage près à vous sauter dessus, pour vous raconter une histoire et souvent vous alléger de quelques pesos. Et puis, ils y a ceux qui donnent. Qui offrent un sourire, ces instants rares les rendent presque délicat. Ils resteront figés dans ma mémoire ou sur un bout de pellicule. LA HAVANE est loin du cliché exposé sur les brochures...

VINALES

Dernière étape vinales, et ses mogotes, collines aux âges millénaires. Creusées par l'eau, se laissant pénétrées, ausculter de l'intérieur... Grottes aux mille visages, où s'abattent la foudre comme attirer par les minéraux quelles cachent. Ici la terre est fertile, tabac, café, des produits qui font la réputation de Cuba, sa convoitise au temps des pirates. Aujourd'hui, les touristes usent les selles des chevaux... nous avons préférés arpenter les sentiers à pied, j'aurais voulu rester ici à marcher, errer. Parmi les arbres fruitiers, les plantes aux pouvoirs insoupçonnés. Des idées d’herbier, de carnet de notes. Tout écrire aurait demandé d'y passer quelques jours, quelques semaines. Il y a tant à dire, autant de raison d'y retourner...

Nous nous envolons cette nuit, à mi-parcours nous croiserons la route du soleil. Comme si le temps remonté nous avait enfin rattraper. Deux mots trônent en moi, "surréaliste et improbable". Après 3 semaines loin du monde, mes doigts pianotent à nouveau au rythme de Facebook, des SMS, des nouvelles... et je me rends compte que certaines choses ne m'avaient pas tant manqué, ici on passe le temps... là-bas, tout va si doucement qu'on a finalement plus le choix que de prendre le temps. A méditer. Sourire car dix minutes d'attente en font râler plus d’un, alors que vous avait parfois réussi à garder votre calme pendant plusieurs heures... à méditer.

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